Parfois il y a un temps qui paraît infini où l'on doit user et abuser de détours et de retours, de mensonges et de pas-tout-à-fait-ça, de vérités déguisées, de répétitions inlassablement, avant que de ce flot qui éloigne nos mots de notre désir n'émerge une parole vraie. Une phrase, une expression, quelque chose qui là se dit à l'autre et se donne à soi tout à coup comme une évidence.
Le problème c'est que parfois, dans l'écoute, l'autre est un-peu-trop-là. Et alors, se mettent à danser nos ombres qui sont ravies de cet écho et en même qui sentent bien la menace d'une présence qui rode là et qui les empêche de se laisser éclairer telles qu'elles sont vraiment. Et c'est reparti pour un tour de manège où on tente de dire mais où on a toujours cette sensation de "tomber à côté". Cela dit, même ça, ça peut laisser place à une forme de vérité, je crois.
(Je suis en train de me demander si rien qu'avec ce commentaire je n'ai pas plus écrit que l'ensemble de tes articles ici !)